Magellan optimentalement (carnet 2)

 

Description du projet:

Projet Magellan-falaise-écran-page

métaphore autobiographique évoquant le paradoxe du projet – le Cap Blanc-Nez, H.Lhotellier (1934)

J’ai commencé ce projet il y a plus de quatre ans, sachant que je m’engageais dans un travail complexe et prenant le risque de me trouver rapidement dépassée.
Je souhaitais reconsidérer le Projet Magellan, l’oeuvre inachevée d’Hollis Frampton (1972-1984).
Le projet Magellan est un ensemble de films organisés selon un cycle calendaire de 369 jours. Frampton utilise la figure de Magellan pour désigner le geste critique de circumnavigation dans l’histoire du cinéma et des représentations cinématographiques qu’il engage dans ce projet. Si cette dimension est présente dans chaque image et chaque agencement d’images des films qui constituent le projet Magellan, elle est loin d’épuiser tous les champs d’investigation associés par Frampton. C’est l’attention portée au temps de chaque spectateur invité idéalement à voir quotidiennement un assemblage de films se distribuant rythmiquement en groupes et sous-groupes pendant une année entière qui m’a déterminée à mener ce que j’ai appelé Magellan optimentalement.
L’époque était celle du Total Recall généralisé.  Pendant un peu plus d’un an Je me suis attachée à tester tout type d’outils, applications et services web d’archivage de nos vies sur différents appareils (mobile et fixe). Je m’en suis éloignée et à présent, dans sa forme définitive, le projet contient son propre système d’archivage.
J’ai commencé en imaginant une forme web et epub, comme poursuivant l’évidence des modes d’écriture numérique qu’envisageait déjà Frampton. Ainsi, j’ai construit une structure calendaire en utilisant iBook Author comme base de visualisation. Aujourd’hui, le projet est devenu un livre papier d’environ 500 pages conçu dans un aller-retour entre les méthodes de la digital literacy et la réflexion sur le livre d’artiste.
Magellan optimentalement propose une expérimentation du temps propre à chacun par la traversée de temps spécifiques d’expériences de pensée et de création auxquels on a accès par la correspondance et les journaux de travail tenus par des artistes, des écrivains, des poètes.