Comment faire avec l’embarras récurrent que me produit l’outil d’écriture-enregistrement-classement qu’est ce blog-site ? Jusqu’où faire les phrases, le déroulé d’une argumentation (ce que je ne ferai pas sur un carnet de papier) ? Pourquoi mentionner les références, les rappels, les liens de mémoire ? Pourquoi est-ce que je ne suis pas du tout satisfaite des hiérarchies de distribution et catalogage automatisées ? Pour résoudre certains problèmes, je viens d’agglomérer catégories et tags sous la forme d’un index.
J’ai beaucoup aimé l’usage de la recherche par n’importe quel terme dans les ebooks (par exemple, comment oeil n’apparaissait pas dans les 600 pages du format du livre), juste pour une autre exploration de lecture à l’échelle individuelle sous l’influence de ce champ théorique ouvert par les études littéraires soucieuses de ce qui arrivait aux textes avec les ordinateurs et les réseaux. Néanmoins je ne parviens toujours pas à utiliser Indexy.
Le principe n’est pas de rendre visible les notes de travail.
Re-formulation: utiliser la mise en ligne de ces notes comme la présence la plus juste que je puisse faire sur le web = poursuivre les réflexions sur ce qu’est devenu le web (pour des articles ailleurs) grâce à cette pratique.
Or, les récentes modifications que je laisse advenir dans le projet avec A. ont des implications sur la tenue des carnets 1 et 2. S’entremêlent des observations sous d’autres angles. Je (sujet) suis confrontée à l’immersion dans cette nouvelle effectuation et je suis mise en demeure non seulement dans la méthode mais aussi de manière éthique pour veiller à rester dans la consistance propre de ce qui survient. Je n’avais jamais jusque-là mêlé dessins et textes au même niveau de la pensée, l’un pour/par l’autre. Mais peut-être est-ce la conséquence d’une attention que je ne prêtais pas jusqu’à présent aux allers retours de construction.
Archives par étiquette : documentalité
retour sur la méthode_1
Le fait de tâcher de considérer ce site comme un lieu de travail qui me permet de consigner des notes et d’y revenir autrement que dans des carnets de papier m’amène à toujours revenir de manière quasi brechtienne sur les outils utilisés.
La temporalité affichée des notes et des pages est celle de l’outil informatique. Comme je reviens sur celles-ci en changeant quelques mots ou en ajoutant, enlevant des paragraphes, c’est la première date et heure d’enregistrement. Mais je peux aussi insérer une note que je n’ai pas faite à une date passée mais dont je me souviens, et qui ne “peut” exister qu’enregistrée à ce moment passé en regard du déroulé temporel.
Je me demande s’il est nécessaire de distinguer précisément les versions – comme des ajouts se verraient dans les marges ou entre les lignes etc …
J’ai aussi mis en place deux systèmes différents d’annotations des pages et des “billets” ainsi qu’un glossaire de type distant reading sur lesquels je dois revenir car je ne suis pas satisfaite.
Les pages correspondant aux principes des projets sont plus complexes à gérer que je ne l’imaginais, dans la mesure où je les vois comme des réceptacles pour d’autres usages.
Dans les deux cas, jusqu’où développer, quelle écriture ? L’idée est de ne pas être dans le principe de “l’article” mais force est de reconnaître que j’écris autrement sur papier et que la typologie blog a tendance à formater la notation et le rythme.
En ligne, en mode public sans commentaires ouverts, comme réponse aux injonctions de présence en ligne, ces notes de travail construisent une exposition de ce qui n’est pas immobilisé, pas prêt, pas organisé – une sorte de théâtre d’activités ou d’ombres.
Les outils “embarqués” comme Scoop It ou Google docs ont leur propre temporalité. Cela produit des déroulés d’images dont les transformations de la compilation ne sont pas visibles à moins d’aller les voir. Ce sont des outils pour usagers du web – ils sont pour l’instant peu détournés mais cela fait aussi partie du jeu.
M.McLuhan / S.Giedion
La biographie de McLuhan par Douglas Coupland: une adéquation stylistique très réussie qui, de plus, fait saisir le plus grand malentendu qui a fait de McLuhan un adepte de ce qu’il étudiait, décrivait alors qu’il le dénonçait.
Douglas Coupland saisit la figure de McLuhan telle qu’elle est généralement prise en la reconfigurant selon différents points de vue de la manière dont il travaille ses textes en forme de romans. Les techniques de composition font appel à la digital litteracy post-McLuhan et permettent de le considérer hors académisme, tant dans les méthodes, les impasses, les fulgurances et les formulations – une pensée d’artiste plutôt que théoricien des médias, de la recherche-création.
Envie de revenir de plus près aux formes et formats utilisés à partir de la Mariée mécanique, d’une part pour la question des patterns et d’autre part pour la manière dont sa pensée s’est enracinée dans le monde de l’invention de l’imprimerie, soit le monde magellanesque – celui de mécanisation de la culture dont il analyse les effets jusqu’à l’arrivée des médias électriques et électroniques de manière radicalement différente de l’Ecole de Francfort.
Relations avec:
H.A.Innis 1
S.Giedion 1, 2, 3
E.Carpenter 1
J.Tyrwhitt 1, 2
J.Joyce 1